- gadget
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• v. 1946; mot angl., arg. mar. (1866); p.-ê. du fr. gâchette appliqué à des mécanismes, ou fr. dial. gagée « outil »♦ Dispositif, objet amusant et nouveau, parfois dénué d'utilité. ⇒ bidule, bricole, 1. truc. Gadget électronique.♢ Fig. Innovation, solution dont l'efficacité est mise en doute. Cette loi n'est qu'un gadget. — V. tr. <conjug. : 1> GADGÉTISER .gadgetn. m. Objet ingénieux, utile ou non, amusant par sa nouveauté.|| Péjor. Objet sans réelle utilité pratique.— Fig. Cette réforme n'est qu'un gadget.⇒GADGET, subst. masc.A. — Petit objet qui plaît plus par sa nouveauté et son originalité que par son utilité. Le gadget c'est le truc, le machin, le bidule : un objet qui ne vise à aucune recherche esthétique, qui ne prétend à nul service, qui ne sert à rien ou dont la fonction est si futile qu'on devine bien que sa création n'a pas été dictée par un besoin (Le Monde, 10 avr. 1966 ds GILB. 1971).B. — P. ext. Solution miracle. Aucun gadget ne sera suffisant pour freiner le développement du chômage si nous ne soignons pas en même temps les conséquences apparentes et la cause du mal (L'Express, 24 avr. 1967 ds GILB. 1971).Rem. Gadget peut servir de deuxième élément de subst. composé. Avion-gadget, robe-gadget (cf. GILB. 1971).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1955 (Ch. Bruneau in Le Figaro litt., in Chroniques lang., I, 130 ds QUEM. DDL t. 4); 1962 des gadgets de luxe (L'Express, n° 598, 44, ibid.). Angl. gadget « id. » attesté dep. 1886 (ds NED Suppl.) en usage dep. prob. 1870; d'orig. incertaine, peut-être à rapprocher du fr. gâchette. Bbg. Gadgétomanie (La). Actual. terminol. 1975, t. 8, n° 3, pp. 1-2. - GIRAUD (J.), PAMART (P.), RIVERAIN (J.) Mots ds le vent. Vie Lang. 1970, pp. 50-51.
gadget [gadʒɛt] n. m.ÉTYM. 1946, les Temps modernes, in Höfler; angl. des États-Unis gadget, argot des marins, v. 1870; p.-ê. du franç. gâchette, appliqué à des mécanismes, ou du franç. dial. gagée « outil ».❖♦ Anglicisme.1 Dispositif, objet ingénieux, amusant et nouveau; objet amusant sans utilité.1 Peut-être s'est-elle mise à écrire par refus d'être une chose, un objet (…) l'objet. Le gadget, comme on dit au sous-sol des grands magasins.Aragon, Blanche…, III, II, p. 395.2 L'homme est ainsi fait que ni l'automobile ou le transistor, ni l'ordinateur ou le « gadget » ne suffisent à lui donner les raisons de vivre qu'il est contraint, quand ses dieux sont morts, de chercher désespérément.3 Les grands objets techniques ont une efficacité de prestige (exploration de l'espace) ou une portée stratégique (fusées, missiles, etc.)… La réalité quotidienne ne bénéficie que des « retombées de la technique ». Quant aux gadgets, ils simulent la technicité.Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 99.♦ Collectif. || « La civilisation du gadget » (H. Sauvy, Croissance zéro ?, p. 30).2 Solution ou innovation ingénieuse, dont le sérieux est contestable. || « Aucun gadget ne sera suffisant pour freiner le développement du chômage si nous ne soignons pas en même temps les conséquences apparentes et la cause du mal » (l'Express, 24 avr. 1967). || Une idée-gadget. || Des gadgets esthétiques.REM. 1. Le mot, dans ses deux valeurs, s'emploie comme second élément de composés (appareil-gadget, avion-gadget, culture gadget, in Gilbert).2. Des comp. plaisants (gadgétophile, in Gilbert; gadgétologue, in l'Express, 19-25 déc. 1977) ont été forgés. Gadgetière, désignant un magasin, est attesté en 1965.3. Cet anglicisme, comme ses dérivés, est critiqué, mais aucun équivalent courant n'a été fourni.❖DÉR. Gadgétiser, gadgetterie.
Encyclopédie Universelle. 2012.